Lucie Desjardins

Lucie Desjardins

Professeure
Informations générales

Unités de recherche

Projets de recherche et/ou de recherche-création en cours

  • Archéologie de la superstition : croyances, savoirs et littérature en France (XVIe-XVIIIe siècles)

  • Les figures du monde renversé (1610-1730)

    Inscrit dans la longue durée historique, le monde renversé désigne, dès l'Antiquité, un procédé formel fondé sur l'association de choses incompatibles. Mais il sera surtout utilisé de la Renaissance aux Lumières où il suscite un imaginaire littéraire, philosophique et artistique foisonnant que culture savante et culture populaire ont exploité à des fins très diverses, mais en offrant toujours un point de vue privilégié pour appréhender, dans toute sa complexité, la place de l'individu dans l'univers. En tirant les conséquences de la révolution scientifique copernicienne et de l'entrée du monde occidental dans un premier espace mondialisé, les différentes figures sous lesquelles paraît le motif du monde renversé constituent autant de renversements des identités fixées par de vieilles évidences et d'espaces ouverts à d'autres lectures du monde qu'il convient d'étudier. Ce projet s'inscrit dans le prolongement de la réflexion, amorcée il y a plusieurs années déjà, par le collectif dirigé par J. Lafond et A. Redondo (1979). À partir d'un vaste corpus formé de récits de voyage, d'utopies, de pièces de théâtre, de romans, de pamphlets et de canards allant des mazarinades jusqu'au Monde renversé de Lesage et d'Orneval (1721), il s'agira de contribuer à une histoire intellectuelle des figures du monde renversé en nous fixant trois objectifs principaux. 1. Poursuivre le travail d'inventaire de Lafond et Redondo de manière à constituer un catalogue complet des figures du monde renversé qui permette ensuite d'en étudier le mode de fonctionnement et l'évolution. 2. Contribuer à l'étude de la culture populaire de l'Ancien Régime. Les images du monde renversé font d'abord la joie d'un public auquel se destinent les nombreuses publications populaires, formées de textes et de vignettes où sont représentés interdits et divagations sous de multiples formes devenues topiques dans lesquelles, par exemple, l'âne donne à manger à son maître, la charrue mène le boeuf, la femme domine son mari, le bouffon devient roi et la bête devient homme. Pour le temps du carnaval, selon des modalités diverses où s'entremêlent profane et sacré, jeunes et vieux, pauvres et riches, femmes et hommes échangent ainsi leurs rôles et leurs prérogatives selon un code précis. Dès lors qu'il met en parallèle des inversions relevant tantôt de relations socialement définies et tantôt de l'ordre naturel, le recours au motif du monde renversé laisse entendre qu'il est tout aussi impensable de subvertir les règles et les valeurs sociales que de permuter des propriétés physiques. 3. Interroger l'imaginaire moral de l'Ancien Régime. Depuis Érasme et Montaigne, le discours moraliste fait de ce procédé de composition le principe d'un imaginaire où s'affirme la vocation parodique, satirique et, plus généralement, critique que comporte la représentation d'un autre monde. Suivant l'inflexion morale qu'il prend très souvent, le monde renversé devient une illusion dont la valeur heuristique tient au brouillage des frontières entre la vérité et la non-vérité, car ce qui semblait vrai hier peut se révéler faux au regard de nouvelles exigences critiques. De ce point de vue, le monde renversé n'est pas un monde en désordre, mais à rebours, qui se construit sur d'autres règles que celles du monde ordinaire, permettant même de réfléchir sur ses évidences prétendues en dessinant les contours d'un antimonde. L'imaginaire du monde renversé ne concerne pas seulement la culture populaire, mais également la culture lettrée, comme en témoigne, par exemple, Molière ou Boileau qui reprennent à leur tour ces figures. C'est pourquoi les représentations d'un monde renversé suscitent souvent une réflexion plus générale sur l'ordre et le désordre, puisqu'elles supposent un renversement de l'«ordre naturel»

  • Groupe de recherches sur l'histoire des sociabilités.

Enseignement

Directions de thèses et mémoires

Thèses de doctorat
Mémoires

Publications

Articles scientifiques
  • Desjardins, L. et Roldan, S. (2012). Le rapport au(x) classique(s) [Avant-propos]. Postures, (16), 15–24. https://revuepostures.com/sites/postures.aegir.nt2.uqam.ca/files/desjardins-roldan-16.pdf.
  • Desjardins, L. (2011). Archéologie de la superstition (XVIe-XVIIIe siècles). Histoire des croyances ou histoire littéraire ? Revue d'histoire littéraire de la France, 111(1), 29–43. http://dx.doi.org/10.3917/rhlf.111.0029.
  • Desjardins, L. (2011). Les divers portraits de l'intériorité. Représentation des passions et connaissance de soi. XVIIe siècle (Presses universitaires de France), (252), 441–454. http://dx.doi.org/10.3917/dss.113.0441.
  • Desjardins, L. (2010). Laurent Bordelon face à la croyance. Lecture et influence du passé dans le discours contre la superstition (1680-1730). Lumen, 29, 117–128. http://dx.doi.org/10.7202/1012030ar.
  • Desjardins, L. (2006). Critique de la prudence et art de l'accommodement. Comètes. Revue des littératures d'Ancien Régime, (3), 15.
    Notes: numéro intitulé: Des fins de la prudence dans la France XVIIe et XVIIIe siècles
  • Desjardins, L. (2006). De la "surface trompeuse" à l'agréable imposture. Le visage au XVIIe siècle. Intermédialités, (8), 53–66. http://dx.doi.org/10.7202/1005539ar.
  • Desjardins, L. (2005). Entre sincérité et artifice. La mise en scène de soi dans le portrait mondain. Tangence, (77), 143–155. http://dx.doi.org/10.7202/011703ar.
  • Desjardins, L. (2005). Portraits en trois temps. ETC, (69), 24–28. https://id-erudit-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/iderudit/35180ac.
  • Desjardins, L. (2004). Le langage du corps comme langage de l'âme et des passions. Littératures classiques, (50), 269–288. http://dx.doi.org/10.3406/licla.2004.1987.
  • Desjardins, L. (2001). Le `vain fantosme' de soi-même ou Le portrait à l'épreuve de la morale. Tangence, (66), 84–100. http://dx.doi.org/10.7202/008242ar.
  • Desjardins, L. (1999). Sémiotique corporelle et rhétorique du regard au XVIIe siècle : les Mémoires du cardinal de Retz. Tangence, (60), 24–36. http://dx.doi.org/10.7202/008079ar.
  • Desjardins, L. (1998). Sémiotique et herméneutique du corps : Les Characteres des passions du médecin Marin Cureau de La Chambre. Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, 18(3), 93–108.
Chapitres de livre
  • Desjardins, L. (2021). "Je n’ai jamais vu de Belles en colère". Femmes, passions et pouvoir. Dans P. Bastien, B. Deruelle et L. Roy (dir.). Émotions en bataille XVIe-XVIIIe siècle. Sentiments, sensibilités et communautés d’émotions de la première modernité (p. 57–68). Hermann.
  • Desjardins, L. (2020). De la croyance à la littérature. La réappropriation du passé chez Nicolas Lenglet Dufresnoy. Dans F. Charbonneau et M.-P. de Weerdt-Pilorge (dir.). Le Passé composé. La mise en œuvre du passé dans la littérature factuelle (XVIe-XIXe siècles) (p. 123–132). Garnier.
  • Desjardins, L. (2020). Le "je" de la sorcière. Confession et travestissement textuel. Dans D. Desrosiers et R. Roy (dir.). Ventriloquie. Quand on fait parler les femmes (XVe-XVIIIe siècles) (p. 135–143). Hermann. https://www.cairn.info/ventriloquie-quand-on-fait-parler-les-femmes-xve--9791037003423-page-135.htm.
  • Desjardins, L. (2018). Quelques exercices sur l’admiration. Dans D. Amstuz, B. Donné, G. Peureux et B. Teyssandier (dir.). « Jusqu'au sombre plaisir d'un coeur mélancolique » : études de littérature française du XVIIe siècle en hommage à Patrick Dandrey (p. 407–414). Hermann.
  • Desjardins, L. (2017). Bonnes et mauvaises larmes. De l’art de pleurer. Dans C. Barbafieri et J.-Y. Vialleton (dir.). Vices de style et défauts esthétiques XVIe-XVIIIe siècle (p. 209–219). Garnier.
  • Desjardins, L., Pioffet, M.-C. et Roy, R. (2017). Errance : le mot et la chose. Dans L. Desjardins, M.-C. Pioffet et R. Roy (dir.). L’errance au XVIIe siècle (p. 9–21). Narr Francke Attempto.
    Notes: collection « Biblio 17 »
  • Desjardins, L. (2013). L'envers et l'endroit, ou la pluralité des mondes. Dans L. Desjardins (dir.). Les figures du monde renversé de la Renaissance aux Lumières. Hommage à Louis Van Delft. Hermann.
  • Desjardins, L. et Méchoulan, É. (2012). Au bord des larmes. Perspectives sur la passion de pleurer. Dans L. Desjardins et D. Dumouchel (dir.). Penser les passions à l'âge classique (p. 125–142). Hermann.
  • Desjardins, L. et Dumouchel, D. (2012). L'aventure des passions aux XVIIe et XVIIIe siècles. Apogée et déclin d'une notion théorique cardinale. Dans L. Desjardins et D. Dumouchel (dir.). Penser les passions à l'âge classique (p. 1–16). Hermann.
  • Desjardins, L. (2011). Laurent Bordelon et la critique de la superstition. De la croyance populaire à une poétique du divertissement littéraire. Dans Concordia Discors II : choix de communications présentées lors du 41e congrès annuel de la North American Society for Seventeenth-Century French Literature, New York University, 20-23 may 2009 (p. 177–188). Gunter Narr Verlag.
  • Desjardins, L. (2011). Un chemin à parcourir. Voyages imaginaires et topographies morales au XVIIe siècle. Dans R. Bouvet et A. Camus (dir.). Topographies romanesques (p. 155–169). Presses universitaires de Rennes/Presses de l'Université du Québec.
  • Desjardins, L. (2008). Les caractères des enfants. Entre médecine, morale et portrait. Dans H. Cazes (dir.). Histoires d'enfants. Représentations et discours de l'enfance sous l'Ancien Régime (p. 45–56). Presses de l'Université Laval.
    Notes: collection La République des Lettres
  • Desjardins, L. (2008). Préface aux lettres de Nicolas Faret. Dans É. Méchoulan (dir.). Recueil de Lettres nouvelles dit "Recueil Faret" (p. 310–323). Presses universitaires de Rennes.
  • Desjardins, L. (2006). Le miroir de l'histoire. Dans S. Vervake, É. Van der Schueren et T. Belleguic (dir.). Les songes de Clio. Fiction et Histoire sous l'Ancien Régime (p. 573–586). Presses de l'Université Laval.
    Notes: collection La République des Lettres
  • Desjardins, L. (2003). Lecture et discours de la morale au féminin au XVIIe siècle. Dans I. Brouard-Arends (dir.). Lectrices d'Ancien Régime (p. 473–479). Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.35577.
  • Desjardins, L. et Méchoulan, É. (2002). Passions (traités et théories des). Dans P. Aron, D. Saint-Jacques et A. Viala (dir.). Le dictionnaire du littéraire (p. 424–425). Presses universitaires de France.
  • Desjardins, L. (2002). Quand « l’art qui nous copie semble aussi nous multiplier ». Théorie et pratique du portrait dans une littérature en émergence. Dans B. Andrès et M.A. Bernier (dir.). Portrait des arts, des lettres et de l'éloquence au Québec (1760-1840) (p. 425–437). Presses de l'Université Laval.
  • Desjardins, L. et Bernier, M.A. (2002). Tragédie. Dans P. Aron, S.-J. Denis et A. Viala (dir.). , Le dictionnaire du littéraire (p. 603–604). Presses universitaires de France.
  • Desjardins, L. et Bernier, M.A. (2002). Épistolaire. Dans P. Aron, Denis Saint-Jacques et A. Viala (dir.). Le dictionnaire du littéraire (p. 186–187). Presses universitaires de France.
  • Desjardins, L. (1999). Du regard de l'autre à l'image de soi : mouvements intimes et lectures du corps. Dans R. Heyndels et B. Woshinsky (dir.). L`autre au XVIIème siècle. Actes du 4e colloque du Centre International de Rencontres sur le XVIIe siècle, University of Miami 23 au 25 avril 1998 (p. 245–255). Gunter Narr Verlag.
  • Desjardins, L. (1999). Dévoiler l'intime : la savante éloquence des passions au XVIIe siècle. Dans M. Brunet (dir.). Érudition et passions dans les écritures intimes (p. 169–182). Nota Bene.
Livres
  • Desjardins, L., Pioffet, M.-C. et Roy, R. (dir.),. (2017). L’errance au XVIIe siècle. Narr Francke Attempto.
    Notes: coll. « Biblio 17 », 472 p.
  • Desjardins, L. (dir.). (2013). Les figures du monde renversé de la Renaissance aux Lumières : hommage à Louis Van Delft. Hermann.
  • Desjardins, L. et Dumouchel, D. (dir.). (2012). Penser les passions à l'âge classique. Hermann.
  • Desjardins, L., Moser, M. et Turbide, C. (dir.). (2009). Le corps romanesque : images et usages topiques sous l'Ancien Régime. Actes du XXe Colloque de la SATOR. Presses de l'Université Laval.
    Notes: collection La République des Lettres
  • Desjardins, L. et Faret, N. (2008). Recueil de lettres nouvelles dit "Recueil Faret" (éd. critique réalisée par le Groupe de recherche sur les discours de la morale sous la direction d'Éric Méchoulan). Presses universitaires de Rennes.
  • Desjardins, L. (2001). Le corps parlant. Savoirs et représentation des passions au XVIIe siècle. L'Harmattan ; Presses de l'Université Laval.
    Notes: collection La République des Lettres