Cheminement académique

Camille Renarhd (pronoms, elle/iel) est un-e artiste trans(e)_disciplinaire et chercheure enracinée à Tiohtiá:ke/Mooniyang (Montréal) depuis 2012. Iel s'intéresse aux processus collectifs-créatifs-activistes-poétiques-politiques, en un seul mot.

Après une maîtrise en scénographie, iel a passé un an à Lomé (Togo) où iel a développé des ateliers de recherche interdisciplinaire sur la question de l'animiste dans l'art contemporain et a été initiée aux danses traditionnelles Kotokolis du nord du Togo. Iel a travaillé avec le groupe international de recherche en chorégraphie (ESSAI) au Centre National Supérieur de Danse Contemporaine (France) sous la direction d'Emmanuelle Huynh. En 2010-2012, iel a enseigné au Centre d'Investigation Chorégraphique (CICO) au Mexique et a été invitée à danser dans un cercle rituel Mechica par l'Abuela Malinalli Maria Soto pendant 10 ans. Expérience qui a profondément transformée son travail et sa vision du monde. En 2013, iel cofonde à Tiohtiá:ke le studio Élan d'Amérique (comme l'animal) dédié à la recherche et la création en théâtre, danse et arts connexes.

Iel s'est glissée dans les projets des danseureuses Boris Charmatz (FR), Benoit Lachambre (CA), Loic Touzé (FR), Christine Quoiraud (FR), du performeur Heather Cassils, a été interprète pour les chorégraphes Deborah Hay (É-U) et Catherine Baÿ (FR), a collaboré sans retenu avec les artistes interdisciplinaires Tania Solomonoff (MX), Jenny Abouav (FR), Charley Case (BE), Andreas Rathgeb (CH) et plus récemment avec la chorégraphe Lin Snelling (CA), la danseureuse Mathi LP (CA) et les musicien.nes Islem Ben Fraj (TN) et Soledad Coyoli (MX).

Son travail a été présenté, entre autres, à l'Agora de la danse (Montréal), au théâtre de la Chapelle (Montréal), au Palais de Tokyo (Paris) au Sound Symposium (Terre-Neuve), à l'Institut d'Art Contemporain (Lyon), à Los Talleres (MX), au Centro Nacional de los Artes (MX), à l'Arts Based Research Studio (Edmonton, CA) ou encore au festival UnDrum, Suoni Per El Popolo (Montréal).

En 2017, iel a obtenu le prix CATR pour chercheure émergente pour son texte « Wni Wiconi, Water Rituel in a contemporary artistic and political context » et le prix « Image of Research » de l'Université de l'Alberta pour son travail performatif « La distancia que nos aproxima ». En 2021, iel obtient son doctorat en Études et Pratiques des Art (Prix Mérite Meilleure Thèse de l'UQAM, bourses CRSH & FRQSC). Sa thèse en recherche-création porte sur les rituels performatifs en art actuel et interroge les passages entre immersion In Situ, In Socius et création d'une oeuvre artistique partagée avec des spectateurices. Iel a été chercheure associée au Centre for Interdisciplinary Studies in Society and Culture (CISSC) à l'Université Concordia (Montréal) entre 2021 et 2023 et a développé un projet postdoctoral (bourse FRQSC) entre le Québec, la France et le Mexique. Son projet explorait de nouveaux potentiels d'enseignement et d'apprentissage expérientiel en inter-tissant danse, dialogue oral et écriture créative au sein des dispositifs performatifs Keep Performing et Embodied Talk.

Camille Renarhd est depuis 2023 professeure de mouvement/création In Situ à l'École Supérieure de Théâtre et de méthodologie de recherche-création au Doctorat en Études et Pratiques des Arts (UQAM). Ses travaux actuels explorent les intersections entre rituels performatifs, danse, écologie politique, somatiques, arts sonores et espaces de soin.



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ENGLISH (pronouns Ze/Zir)

As a settler, performer, researcher, and teacher based in Tiohtiá:ke/Mooninyang (now called Montreal), Camille Renarhd uses dance, image and sound to revitalize the relationship with the body in social, poetic and physical/biological realms. After a master's degree in Fine Arts, Ze spent one year in Togo where ze developed interdisciplinary workshops and groups of theoretical reflection. Ze worked with the international research in choreography group (ESSAI) at the National Superior Centre of Contemporary Dance (France) where ze developed various projects (e.g., performances, site-specific works, and colloquies). Ze has taught and performed internationally including work with Catherine Baÿ, Lin Snelling, and Deborah Hay.

In 2008-2010, ze worked at CICO (Centre of Research and Choreography) in Mexico and met Nahuatl elder Maria Soto (Abuela Malinalli) who invited zir to participate in a 5-day women's dance ritual, Ollintlahuimeztli. Ze has been dancing in this circle every year as a guest since 2009. Ze co-founded Élan d'Ameérique (Elk Studio), a studio space of creation, teaching and research. In collaboration with artist Catherine Cédilot, Renarhd organizes international workshops, panel discussions, laboratory research, performances, exchange of knowledge, and practices at the studio.

Camille Renarhd received her SSHRC and FRQSC-funded Ph.D. "From Site Specific Immersion to Ritual Performative Action" in Art Studies and Practices in 2021 in which ze engaged various dialogues with the renewed work of artists and scholars investigating Indigenous epistemologies and pedagogies emerging in the academic context since the late 2000s (Meyer, Brown and Strega, Kovach, Smith,Weber-Pillwax, Wilson), with artists (Solomonoff, Laloire, Clendenin) and biologist Ryan Stanfield.

In 2017, ze was awarded the Images of Research prize for zir performance "La distancia que nos aproxima" and the CATR prize for emerging researcher for the paper "Mni Wiconi / Water is life: Water Ritual in a Contemporary, Artistic and Political Context", and just received the Best Thesis Award/Prix mérite meilleure thèse of UQAM 2022.

Ze spent two years at the Centre for Interdisciplinary Studies in Society and Culture (CISSC) at Concordia University (Montréal) as a postdoctoral fellow (funded by FRQSC). Zir works explored the intersections between ecology, embodied pedagogy, somatic, sound, and performance. Ze developed methodologies (Embodied Talks, Keep Performing) to work in intercultural and interdisciplinary collaborations with researchers, students, and artists in Mexico, France, Belgium, and Canada. One of zir main focuses was on water sheds in various contexts (in Lago Cuitzeo, North see and Mediterranean cost around Marseille).

Ze was hired in 2023 as a full-time professor at the drama department of UQAM. Zir current work explores the intersections between performative rituals, dance, political ecology, somatics, sound art and care.

Projets de recherche et/ou de recherche-création en cours

• Faire entendre nos voix : Voix, Corps, et Résonances Plurielles

  Ce projet de recherche collaborative est une invitation à explorer la voix en abordant ses dimensions multiples : voix qui portent la parole (Le Breton, Novarina), voix qui font écho aux silences et aux absences (Despret, St Onge, Gaspé) ou voix qui, par leurs pluralités cherchent à ouvrir des espaces de dialogue et résistent aux bâillonnements de tout.tes ce/celleux qui sort.ent de la norme établie (Giroux, Maracle). La voix est aussi entendue comme un « corps vibrant », qui porte en elle des mémoires, des émotions, des expériences non verbales, (Monk) qui peuvent être activées et donner accès à des résonances inaccessibles à la parole conventionnelle.

• Corps-Rebozo : fécondité du repos et création interculturelle de chorégraphies du soin

  Ce projet de recherche-création interroge la place et les potentiels du repos en danse contemporaine et en art performance à travers l'exploration collective d'une pratique de soin mexicaine appelée "la manteada". Ce projet s'inscrit dans la nécessité de reconsidérer les modes de création et d'enseignement qui, surtout en en danse, survalorisent l'hyperactivité et le dépassement constant, ce qui mène à l'épuisement des ressources d'attention et de vitalité, voire au burn-out. L'approche proposée vise à intégrer le repos comme un espace de création qui favorise l'émergence de nouveaux gestes, de nouveaux imaginaires, différents de ce qu'impose une pensée binaire qui oppose activité (synonyme de pouvoir) et passivité (synonyme de faiblesse). L'exploration de la manteada est une manière d'élargir la conception du repos, en mettant l'accent sur les relations et le soin mutuel, plutôt que sur la productivité. La recherche s'intéresse également à la dimension politique du repos, en se demandant "quel repos, pour quels corps?" et en prenant en compte les déterminismes sociaux, historiques, de race, de genre, et de classe qui y sont rattachés. La question est de comprendre comment concevoir des pratiques artistiques qui prennent en compte ces dimensions, sans perdre de vue l'expérience corporelle vécue de l'intérieur par les individus. La contribution de ce projet est de participer à la décolonisation des pratiques corporelles en danse et en performance, en mettant en lumière une pratique non occidentale, issue de tradition orale, à travers des échanges réciproques entre les savoirs du corps liés à la pratique de la manteada et les savoirs académiques en danse et en performance.

• Groupe de recherche FORME : Figures, Objets, Mouvements, Écritures, Signes

  Le groupe de recherche-création FORMES dirigé par Dinaig Stall (directeurice du DESS en théâtre de marionnettes contemporain) rassemble chercheur.es et artistes afin de travailler sur les procédés, écritures, relations et formes marionnettiques.

• Groupe de recherche Pratiques Ecosomatiques en Danse et Performance au Québec

  Groupe de recherche dirigé par Dre. Johanna Bienaise (Bourse Développement Savoir CRSH).